A l’instar de Remco Evenepoel lors du dernier Giro, Julian Alaphilippe n’hésite pas à s’afficher avec des flacons de Cétones synthétiques, produit hautement controversé.
La 10e étape du Tour de France restera dans les mémoires. Conséquence du rythme effréné à laquelle les coureurs ont avalé les kilomètres entre Vulcania et Issoire. Les attaques ont été incessantes et mis au supplice le peloton. A l’avant de la course, Julian Alaphilippe a souffert comme rarement. Au point de lâcher prise dans la dernière difficulté lorsque le coup gagnant est parti.
« Je n’ai pas un souvenir récent de m’être autant fait mal sur un vélo. C’était à bloc du kilomètre 0 jusqu’à l’arrivée. Avec la chaleur, chaque relais était horrible », a-t-il confié à l’arrivée, marqué par l’effort. L’heure était déjà à la récupération. Et à peine avait-il franchi la ligne qu’il a avalé un flacon de cétones, affalé sur son vélo. Un moment capté par les objectifs et mis en avant sur les réseaux sociaux de son équipe.
La société KetoneAid, qui fabrique ces cétones, compte en effet parmi les partenaires de la QuickStep et Remco Evenepoel n’avait pas hésité à s’enfiler l’un de ces petits flacons après sa victoire lors du contre-la-montre inaugural sur le Giro. Et ce malgré le souffre qui entoure les cétones.
Recovery time 👊#TDF2023
Photo: @BeelWout pic.twitter.com/H1QCSuYQ8h
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) July 11, 2023
L’UCI recommande de ne pas les utiliser
Les cétones, ou corps cétoniques synthétiques sont habituellement produits par le foie lorsque ce dernier doit utiliser du gras en lieu et place des glucides pour créer de l’énergie. Lorsqu’il est en manque d’insuline pour faire passer le glucose du sang aux cellules, l’organisme se rabat en effet sur le gras pour fabriquer de l’énergie. Mais il est donc également possible d’ingérer des cétones sous forme de boissons.
De nombreuses équipes reconnaissent sans mal avoir recours à ces esters cétoniques. Parmi elles, la Quick-Step donc, mais également la Jumbo Visma ou la Team UAE Emirates. D’autres, notamment celles affiliées au Mouvement pour un cyclisme crédible, militent pour leur interdiction. L’Union Cycliste Internationale est, elle, dans l’attente des résultats d’une étude scientifique pour connaître précisément les effets des cétones sur les performances des coureurs.
Commandée à l’automne 2021, cette étude doit être remise dans les prochaines semaines. « Dans l’attente des résultats de l’étude, la fédération recommande aux coureurs de ne pas utiliser cette substance », avait néanmoins fait savoir l’UCI. Une demande restée vaine. Et Julian Alaphilippe comme Remco Evenepoel n’a donc que faire des recommandations des instances.
KABDEL MEDIA
