« C’est fini, mais je suis heureux »

Evidemment, des larmes ont perlé dans ses yeux au moment d’entendre « jeu, set et match, Alcaraz ». A ce moment-là, la carrière de tennisman de Jérémy Chardy venait officiellement de se terminer, à 36 ans, sur ce Centre Court ce Wimbledon si emblématique. Battu 6-0, 6-2, 7-5 par le n°1 mondial, le Palois reconnait s’être laissé submerger par l’émotion au début du match, mais se dit fier d’avoir réussi à inverser la tendance ensuite. « Avant le match, je vous aurais dit que me sentais bien. J’étais content d’y aller, a confié Chardy au micro de la Fédération française de tennis. Mais quand j’ai commencé le match, il y a plein d’émotions qui sont arrivées et d’un coup, tout a été vraiment compliqué. Je n’arrivais plus du tout à servir. J’avais un peu les jambes et les bras qui tremblaient et ça a été un premier set très difficile pour moi. Et puis, petit à petit, j’ai réussi à me calmer, reprendre le contrôle de mes émotions. Et après, je suis content parce que la deuxième partie du match, pendant un set et demi, j’ai retrouvé des sensations. J’ai pu me faire plaisir et je suis vraiment content, parce que je pense que si j’avais fait tout le match comme le début, j’aurais vraiment été très frustré et j’aurais eu un petit goût amer de terminer comme ça. Alors que là, j’ai réussi à me faire plaisir, faire un super dernier set. J’ai fait un break, je perds 7-5. »

Chardy : « Je ne le prends pas du tout comme une petite mort »

Désormais retraité, l’ancien 25eme joueur mondial (en 2013 lorsqu’il a atteint les quarts de finale de l’Open d’Australie), vainqueur du tournoi sur terre de Stuttgart en 2009 (contre Hanescu) et finaliste sur les courts en dur de Johannesburg la même année et sur le gazon de ‘s-Hertogenbosch en 2018 (battu par Tsonga puis Gasquet), n’a aucun regret et ne considère pas cela comme une « petite mort » : « Après la balle de match, c’était sympa, le public a été top, c’était vraiment bien. C’est un court magnifique. C’est un endroit aussi particulier pour moi. J’ai gagné en juniors ici. Ça a commencé un peu ici. Et puis maintenant, ça fait huit ans que j’habite ici. Ma femme est anglaise, mon fils est né ici. C’est fini, mais je suis heureux. Je ne le prends pas du tout comme une « petite mort ». Je coache déjà Ugo (Humbert, 39eme mondial à 25 ans) et puis voilà, je suis content d’avoir terminé, et j’ai envie de passer à autre chose et continuer. » Sa carrière n’est d’ailleurs pas tout à fait terminée car il va jouer Wimbledon en double avec son protégé. Histoire de prolonger un peu le plaisir…