L’intelligence artificielle, tout comme le développement des usages numériques, accroît le besoin de nouveaux data centers. L’occasion, pour les professionnels du secteur, de démontrer leur capacité à concilier accélération numérique, développement économique des territoires et réduction de leur impact environnemental.
Article issu du numéro 26 – printemps 2024, de Forbes France, en kiosque.
Par Robert Bouchard, président d’APL data center
Derrière l’adoption rapide et très médiatisée de ChatGPT, se cache une révolution industrielle qui pourrait surpasser l’impact de l’internet il y a près de trente ans. Les analystes sont unanimes : dans les mois et années à venir, l’ensemble des demandes et des usages vont fortement s’accélérer : tâches gérées par l’IA, R&D aidées par l’IA dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie, de la médecine, etc.
Pour répondre à la nécessité de fournir la capacité de calcul et d’hébergement de données nécessaires au fonctionnement de l’intelligence artificielle et, plus généralement, du cloud computing et des services numériques, le nombre de data centers va augmenter de manière importante. Market Research Future estime ainsi que le secteur va connaitre une croissance annuelle à deux chiffres dans les années à venir et devrait dépasser les 500 milliards de dollars d’investissements annuels dans le monde d’ici 2030.
Pour les exploitants de data centers, le défi consiste à répondre à cette demande croissante tout en garantissant l’acceptabilité de la création et de l’exploitation de nouvelles infrastructures.
« La France présente de nombreux avantages pour l’implantation de data centers du fait de sa position géographique, sa production électrique décarbonée, etc. »
Sur le plan de la consommation d’énergie, les innovationsjouent un rôle essentiel : par exemple, les matériels informatiques les plus récents tolèrent des températures de fonctionnement plus élevées, ce qui réduit les besoins de refroidissement. En outre, les technologies de refroidissement liquide des microprocesseurs et de refroidissement par immersion des serveurs permettent de
réduire considérablement les coûts énergétiques. Par ailleurs, l’exploitation de la chaleur résiduelle générée par les centres de données pour les réseaux de chauffage urbain ou l’utilisation de sources d’énergie décarbonées contribuent également à la durabilité environnementale.
Enfin, les nouveaux data centers permettent, dans certains cas, la réhabilitation de friches industrielles ou commerciales, limitant alors une artificialisation supplémentaire des sols.
Compte tenu des investissements importants que représentent les data centers, chaque construction, évolution ou rénovation doit systématiquement être l’occasion de concilier hauts niveaux de disponibilité, de sécurité et de performance environnementale. Il s’agit d’adopter une vision à long terme et une approche évolutive de la conception des centres de données, tout en s’attachant à ce que l’extérieur des bâtiments se fondent harmonieusement dans leur environnement, ce qui améliore leur acceptation et leur sécurité.
La France présente de nombreux avantages pour l’implantation de data centers, du fait de sa position géographique, son climat tempéré, sa production électrique largement décarbonée, ses infrastructures de télécommunications et son riche vivier de talents dans le domaine de l’ingénierie. Par ailleurs, les centres de données soutiennent le tissu économique local, en créant des emplois directs et indirects et participent à donner une image « high tech » de la ville ou du bassin économique concerné.
KABDEL MEDIA
