Créé il y a trente ans, le cabinet accompagne les entreprises françaises en droit allemand et inversement, les entreprises allemandes en droit français. Ses 40 collaborateurs (dont 25 avocats), sont répartis sur six sites : Strasbourg, Paris, Bordeaux, Sarreguemines, Baden-Baden, et Zurich. Rencontre avec maître Emil Epp, fondateur de la structure.
Votre cabinet a la particularité d’être spécialisé à la fois dans les droits français et allemand. Y a-t-il aujourd’hui une augmentation du nombre d’entreprises françaises qui désirent être actives en Allemagne ?
Depuis 3 à 4 ans, nous constatons une forte hausse des entreprises françaises qui s’intéressent au marché allemand. Notre cabinet a vu la demande en ce sens se démultiplier. Il s’agit, souvent, d’entreprises qui décident de s’installer en Allemagne en y créant, par exemple, des filiales, des succursales et, à cet effet, embauchent des salariés.
Quels sont les facteurs explicatifs de cette hausse de la demande ?
En Allemagne, il existe des secteurs pour lesquels les entreprises locales ne peuvent pas répondre intégralement à la demande. Cela crée donc un appel pour les sociétés étrangères. C’est notamment vrai pour celui du câblage dans le domaine des réseaux, pour le secteur du bâtiment, et pour celui des télécommunications.
Quels sont les services que vous mettez à la disposition des entreprises françaises ?
Notre offre en la matière est ciblée, expressément pensée pour répondre aux besoins exacts des entreprises françaises qui s’installent en Allemagne. Pour s’installer, une entreprise a besoin d’un avocat qui va prendre en charge la création des statuts, l’établissement de contrats, etc. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi répondre aux questions liées à la gestion sociale, au droit du travail, et à celles qui sont d’ordre fiscal. L’entreprise française qui s’installe en Allemagne doit aussi pouvoir disposer des clés du recrutement local, et se voir proposer l’accès aux banques locales.
Votre cabinet répond à tout ?
Nombre de ces sujets sont traités en interne par notre cabinet, je pense notamment à ceux d’ordre fiscal et à la gestion sociale. Pour les questions qui ne sont pas directement du ressort de notre cabinet, nous travaillons avec de nombreux partenaires appartenant à l’écosystème allemand. Il s’agit d’acteurs avec lesquels nous avons tissé au fil des années une relation de confiance et qui, tous, maîtrisent la langue française. Les entreprises hexagonales qui s’adressent à notre cabinet bénéficient ainsi d’une très large palette de services. Nous offrons aux structures françaises un véritable partenariat de long-terme, stable dans le temps. D’ailleurs, un fait ne trompe pas : nos clients sont très fidèles.
L’arrivée en force du numérique s’impose à tous les secteurs. Dans le vôtre, on peut prendre l’exemple de l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle. Comment vous positionnez-vous sur ces nouveaux enjeux ?
Notre philosophie est la suivante : il faut être ouvert. Notre cabinet s’est bâti sur un esprit entrepreneurial fort. Cela veut dire toujours avancer et embrasser l’innovation et optimiser son utilisation. Même si une intelligence artificielle permet de gagner du temps qui sera consacrée à des tâches à réelle valeur ajoutée, la décision finale sera toujours prise par l’humain. Une machine ne pourra jamais adapter le conseil aux besoins exacts du client. Elle ne remplacera jamais l’avocat.
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