Après les Olympiades en 2021, et la Palme d’or avec Dheepan, Jacques Audiard signe un dixième long métrage, Emilia Pérez qui se passe au Mexique, en musique, et en espagnol. Un film sur la rédemption sous toutes ses formes qui a fait l’unanimité à sa présentation au festival de Cannes. Un pari osé, relevé avec brio.
Une fois que vous avez dit qu’Émilia Perez, le dernier film de Jacques Audiard est un opéra pop, qui raconte la métamorphose d’un homme en une femme, et la rédemption personnelle d’un authentique baron de la drogue, vous en avez trop dit et pas assez… Présenté au festival de Cannes, le film évite tous les pièges sur des sujets aussi sensibles que la transidentité ou encore la violence faite aux femmes dans un pays dominé par le machisme. Au cœur de ce thriller musical, tourné en langue espagnole, il y a trois femmes Rita (Zoé Saldaña), Jessie (Selena Gomez) et Emilia Pérez (Karla Sophia Gascon). L’histoire démarre en chansons (composées par la chanteuse Camille et où les interprètes sont aussi bien chanteurs) : Rita est une jeune femme qui use ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Celle-ci entrevoit l’occasion de s’en sortir lorsqu’un chef de cartel lui demande de l’aider à réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.
Comme par enchantement le réalisateur français nous fait vibrer au rythme de la rédemption d’un homme qui se transforme en une femme. La vraie star du film, c’est sans conteste, l’actrice Karla-Sophia Gascon, elle-même transgenre, qui offre dans ce film une incroyable performance : « Ce film traite du pouvoir de la féminité, ou l’histoire démarre dans un monde violent, dominé par les hommes, et qui raconte une forme de rédemption. ». La magie n’est pas encore retombée, que la chanson « Les Passantes » de Brassens revisitée par une fanfare lors d’une procession pour « Sainte Emilia » vient apporter sa dernière touche finale. Un film qui a toutes ses chances dans le palmarès cannois.
Sortie en salles prévue le 28 août.
KABDEL MEDIA
