Le tracé de Monaco est la caricature que le petit monde de la Formule 1 accepte une fois par an et dont les amoureux du sport se délectent. Car tout y est atypique, tellement peu représentatif de ce qui se passe sur les autres circuits du championnat. L’endroit est une parenthèse assez frustrante pour les équipes dont les qualités du matériel n’est pas aussi bien mise en valeur qu’ailleurs, et tellement gratifiant pour les pilotes, parce la victoire y prend la dimension de l’exploit comme nulle part ailleurs.

Acteurs et observateurs s’accommodent de ce formidable contre-exemple en espérant que le vainqueur sera une fois de plus dans la lignée des plus grands. On pourrait dire que l’agenda de la Formule 1 compte 22 rendez-vous spécifiques, et c’est assez vrai. Mais au milieu de tout ça, Monaco est l’exception parmi les exceptions. Un drôle d’exercice, assez extrême, où les ingrédients du succès diffèrent quelque peu de ceux habituellement requis. Il est question de funambulisme, d’art de provoquer les limites métalliques sans se faire punir, de chance d’éviter les ennuis alentour, de culot dans le trafic, de résistance nerveuse en milieu confiné.

Grand Prix de Monaco

Leclerc y croit : « Oui, la pole est possible »

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Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix de Monaco 2023

Crédit: Getty Images

La RB19 privée de beaucoup d’atouts

Dans les rues de la Principauté, la machine n’a pas la primauté sur l’homme. Et pire, le semaine y est presque toujours plus important que le dimanche. Il le conditionne grandement, en tous les cas. 40% des polemen y ont gagné. Et c’est ce qui pourrait sauver ce début de championnat dominé par Red Bull, invaincu avec quatre doublés au compteur. « Ce n’est pas une piste qui joue en faveur de la vitesse en ligne droite et de l’efficacité aérodynamique de Red Bull », note Mika Häkkinen.

Helmut Marko est bien d’accord avec le double champion du monde. Pour voir les qualités routières du petit bijou dessiné par Adrian Newey et son équipe, on repassera. Et c’est un paradoxe accepté chez les bleu marine.

« Nous ne pouvons asséner nos forces en course, admet le Dr Marko, à Motorsport-magazin.com. Qui que ce soit pilote en tête fixe l’allure. L’usure des pneus ne sera pas décisive. Il n’y a pas de ligne droite ou notre vitesse de pointe peut nous aider… »

Voilà, Monaco n’est pas exactement une méritocratie mais ça n’est pas très grave. Cependant, la médiocrité a quand même quelque chose à voir là-dedans car Milton Keynes s’était bien amusé avec les stratèges de Maranello en 2022. « Pérez a fait un super travail ici l’an dernier et, stratégiquement, nous étions sur la brèche dans ces conditions météo changeantes », se rappelle Chris Horner, le directeur d’équipe.

Carlos Sainz (Ferrari) au Grand Prix de Monaco 2023

Crédit: Getty Images

Pas de vraie zone DRS

Red Bull, qui a aussi connu la déconvenue monégasque avec Daniel Ricciardo en 2016, ne compte pas sur un nouveau fail des Rouges pour s’en sortir. « Ce que nous avons pu voir occasionnellement, c’est que la Ferrari est plus rapide que la Red Bull dans les virages lents, rappelle Helmut Marko. Le plus gros avantage de Ferrari est de chauffer les pneus. Ça pourrait être décisif pendant la qualification. »

Pour résumer, il faut de la traction à Monaco et la Ferrari en a, tout comme l’Aston Martin d’un certain Fernando Alonso. Le tracé n’est pas sévère pour les pneus, ce qui mène à des stratégies à un arrêt dans un scénario normal. Bref, les données de base sont simplifiées. Et, évidemment, l’absence de zone de dépassement fait le reste. Sans même que le DRS, grâce auquel la FIA dope les statistiques, n’intervienne pour une fois. Il n’y a qu’une zone – assez symbolique – dans la ligne des stands, et elle sert à doubler plus facilement les retardataires.

Monaco met en scène la qualification la plus importante de la saison, et peut consacrer le samedi un artiste qui saura résister à tout pendant 78 tours le lendemain. « Tout est question de ne faire qu’un avec la voiture, avoir confiance pour frôler les rails et tirer chaque parcelle de performance. Et la majorité du week-end est dictée par la qualification de samedi », résume Helmut Marko.

Fernando Alonso (Aston Martin) au Grand Prix de Monaco 2023

Crédit: Getty Images

Une bonne qualif, tout est possible

Pour Yuki Tsunoda (AlphaTauri), c’est effectivement un mélange de confiance pour fleurter avec les rails et d’aptitude à garder de la vitesse dans les virages. Mais pour en arriver là, « il faut avoir beaucoup de respect pour la piste, construire sa vitesse graduellement et tourner le plus possible. » Des atouts que n’ont peut-être déjà plus Checo Pérez, transparent vendredi, ni Carlos Sainz, stoppé par le rail en sortie de esse de la piscine.

« L’avantage, c’est qu’ici avec une bonne qualif, tout est possible, déclare Charles Leclerc, dans L’Equipe, vendredi. Cette saison, on sait qu’elles (les Red Bull) sont beaucoup plus fortes le dimanche, mais le samedi, on arrive à parfois être devant. Monaco, c’est un autre circuit urbain où je sais que le pilote peut faire la différence. Si on arrive à faire la pole, cela simplifiera un peu la chose. La question est de savoir si cela sera suffisant pour résister aux Red Bull. Sur ce circuit, je dirais que cela sera moins dur que sur d’autres tracés. »

« Charlot » et Fernando Alonso sont montés en puissance lors de la première journée du Grand Prix de Monaco, et c’était la première condition à remplir. Et le mieux placé des deux sur la grille sera celui qui aura le plus de chance de briser l’hégémonie de Red Bull. Réponse ce samedi vers 17h.

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