Grosse polémique sur le Tour de France

Christian Prudhomme et ses équipes seront sans doute soulagés de voir la route s’élever ce mercredi, pour la cinquième étape du Tour de France. L’arrivée du peloton dans les Pyrénées met les organisateurs à l’abri d’un nouveau sprint massif et des risques de chute inhérents. Lundi, le coup était passé près, mais Wout van Aert avait préféré couper son effort plutôt que de forcer la porte le long des barrières, évitant la catastrophe. Pour autant, Fabio Jakobsen avait pointé du doigt le tracé dans les rues de Bayonne.

« Ce n’était pas un beau parcours final. Le tracé n’était pas assez droit. Les organisateurs doivent faire mieux, a ainsi lancé le sprinter néerlandais. Nous arrivons à du 70 km/h et c’est très dangereux. Le parcours ne doit pas rendre une discipline encore plus dangereuse que ce qu’elle n’est. Si Wout n’arrêtait pas de pédaler, il y aurait eu une lourde chute et nous aurions perdu un grand coureur pour le Tour. »

ASO pense plus au spectacle qu’à la sécurité des coureurs

Mardi, les coureurs ont eu beau terminer la 4^e étape sur le circuit de Nogaro, sur une piste a priori suffisamment large pour éviter les accrochages, les chutes se sont multipliées dans les deux derniers kilomètres, mettant plusieurs sprinters à terre parmi lesquels… Fabio Jakobsen. Et cette fois, ce sont les virages du circuit qui ont été pointés du doigt. « L’arrivée de lundi a fait beaucoup parler d’elle, avec ce final dans un virage, mais le circuit utilisé ce mardi est également discutable. Il n’était pas nécessaire. On a vu le peloton y entrer avec beaucoup de nervosité et il y a eu trois chutes, a confié Johan Museeuw. On me répondra qu’une chute peut se produire partout mais j’ai l’impression qu’ASO, l’organisateur du Tour, pense plus au spectacle qu’à la sécurité des coureurs. Les villes étapes payent pour recevoir l’épreuve et il faut évidemment combiner avec cette donnée. Mais autant de virages dans le final, ce n’est pas idéal. »

Interrogé à l’issue de la 3^e étape, Thierry Gouvenou, le responsable du tracé du Tour de France s’est défendu. « Je reconnais que le final n’était pas droit, c’est clair. Mais sur l’agglomération de Bayonne qui fait plus de 100 000 habitants, j’avais déjà refusé deux autres sites d’arrivée, qui me semblaient dangereux pour les coureurs. On a trouvé cette solution même si c’est vrai qu’elle n’était pas idéale, ni rectiligne », a-t-il expliqué, ajoutant : « Avec l’expérience, je me rends compte qu’il y a plus souvent des chutes sur des parcours rectilignes que dans des parcours en courbe.»