Les forces israéliennes ont effectué un raid sur le complexe hospitalier Al-Shifa à Gaza, le plus grand établissement médical de l’enclave palestinienne, tôt mercredi 15 novembre, dans ce qu’elles ont décrit comme une « opération précise et ciblée ».
Les forces de défense israéliennes ont qualifié ce raid de « nécessité opérationnelle » et ont indiqué qu’il avait lieu « dans une zone précise » de l’hôpital, sur la base de renseignements. L’armée israélienne a précisé que ses forces d’intervention comprenaient des équipes médicales et des arabophones et qu’elle voulait s’assurer qu’aucun dommage ne soit causé aux civils utilisés par le Hamas comme boucliers humains.
L’armée israélienne affirme également que son raid sur le complexe hospitalier intervient après qu’un avertissement de 12 heures demandant l’arrêt de toutes les activités militaires sur le site n’a pas été suivi d’effet.
Des milliers de civils, de patients et de médecins seraient réfugiés dans l’hôpital, qui est privé d’électricité depuis le week-end, ce qui a conduit le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) à avertir que plusieurs patients, dont au moins 36 bébés, sont confrontés à un « risque accru de décès ».
Les forces armées israéliennes ont déclaré avoir facilité « des évacuations à grande échelle de l’hôpital », mais ces affirmations ont été contestées par les responsables de la santé et les personnes bloquées à l’intérieur de l’hôpital, le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, accusant Israël de bloquer de fait le complexe.
Israël a accusé le Hamas d’exploiter un poste de commandement à l’intérieur de complexes de tunnels situés sous l’hôpital Al-Shifa et a déclaré que le groupe terroriste utilisait les patients et les médecins de l’hôpital comme boucliers humains. Le Hamas et les autorités de l’hôpital ont tous deux démenti ces allégations. Mardi, le porte-parole de la Maison-Blanche pour les questions de sécurité nationale, John Kirby, a déclaré à la presse que les autorités américaines disposaient de renseignements qui concordaient avec les affirmations d’Israël concernant l’utilisation de l’hôpital par le Hamas. À la suite du raid israélien, le Hamas a publié une déclaration dans laquelle il tient Israël et le président Joe Biden pour « entièrement responsables » de l’opération. Le Hamas a ajouté qu’il considérait la déclaration de John Kirby comme un « feu vert » permettant aux forces israéliennes de « commettre d’autres massacres contre des civils ».
Tout en qualifiant les actions du Hamas de crimes de guerre, John Kirby a déclaré : « Pour être clairs, nous n’approuvons pas le fait de frapper un hôpital par voie aérienne. Nous ne voulons pas d’une fusillade dans un hôpital où des innocents, des personnes sans défense, des malades essaient simplement de recevoir les soins médicaux qu’ils méritent. Nous avons été clairs à plusieurs reprises : les actions du Hamas ne diminuent en rien la responsabilité d’Israël de protéger les civils à Gaza. »
Lundi soir, un fonctionnaire de l’Organisation mondiale de la santé a décrit l’hôpital Al-Shifa comme étant « presque un cimetière » et a déclaré que les cadavres s’empilaient à l’intérieur de l’hôpital. Mardi, le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a affirmé que 40 patients étaient morts à Al-Shifa en une journée et que le personnel de l’hôpital essayait d’enterrer près de 180 corps dans une fosse commune à l’intérieur du complexe hospitalier. Les médecins de l’hôpital ont prévenu que la vie de dizaines de bébés prématurés était en danger, car ils ont dû être sortis de leurs couveuses après que l’hôpital a été privé d’électricité. L’armée israélienne a proposé d’envoyer des couveuses supplémentaires à l’hôpital, mais on ne sait pas comment elles pourraient être utilisées en l’absence d’électricité.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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