À l’échelle mondiale, une nouvelle ère de technologies interconnectées et en développement rapide est déjà en train de s’ouvrir. Elle combine l’ingénierie, les algorithmes informatiques et la culture. La façon dont nous vivons, travaillons et communiquons va changer en raison de la transformation numérique ou de la convergence que nous connaîtrons dans les années à venir.
Plus remarquable encore, l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) et des ordinateurs basés sur l’apprentissage automatique au cours du siècle prochain pourrait modifier la façon dont nous nous percevons nous-mêmes.
Les composants informatiques en réseau de l’écosystème numérique, rendus possibles par l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle, auront un impact significatif sur pratiquement tous les secteurs de l’économie. Ces capacités intégrées d’IA et d’informatique pourraient ouvrir la voie à de nouvelles frontières dans des domaines aussi divers que le génie génétique, la réalité augmentée, la robotique, les énergies renouvelables, le big data, etc.
Trois secteurs verticaux importants de cette transformation numérique sont déjà touchés par l’IA : 1) les soins de santé, 2) la cybersécurité et 3) les communications.
L’intelligence artificielle : Qu’est-ce que c’est ?
L’IA est une « technologie qui semble imiter les performances humaines, notamment en apprenant, en tirant des conclusions, en semblant comprendre un contenu complexe, en engageant des dialogues naturels avec des personnes, en améliorant les performances cognitives humaines ou en remplaçant les personnes dans l’exécution de tâches non routinières », selon Gartner.
Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) visent à reproduire les caractéristiques et la puissance de traitement humaines dans une machine et à surpasser la vitesse et les contraintes humaines. L’apprentissage automatique et le traitement du langage naturel, qui sont déjà monnaie courante dans notre vie quotidienne, sont des composantes de l’avènement de l’IA. L’IA d’aujourd’hui peut comprendre, identifier et résoudre des problèmes à partir de données structurées et non structurées – et dans certaines situations, sans avoir été explicitement formée.
L’IA a le potentiel de modifier considérablement les processus cognitifs et de générer des gains économiques. Selon McKinsey & Company, l’automatisation du travail de la connaissance par des systèmes logiciels intelligents capables d’effectuer des activités de travail de la connaissance à partir de commandes non structurées pourrait avoir un impact économique potentiel de 5 à 7 billions de dollars (4,6 à 6,5 billions d’euros) d’ici à 2025. « Ces technologies offrent de nombreuses possibilités intéressantes. Selon Dave Choplin, responsable de la vision chez Microsoft UK, l’intelligence artificielle est « la technologie la plus importante sur laquelle quelqu’un travaille actuellement sur la planète ». Les dépenses et les investissements en matière de recherche et de développement sont des indicateurs fiables des avancées technologiques à venir. Goldman Sachs, une société de services financiers, prévoit que d’ici 2025, les investissements dans l’intelligence artificielle atteindront 200 milliards de dollars (186 milliards d’euros) au niveau mondial.
Les ordinateurs dotés d’IA sont conçus pour automatiser des tâches telles que la reconnaissance vocale, l’apprentissage, la planification et la résolution de problèmes. En hiérarchisant et en agissant sur les données, ces technologies peuvent faciliter une prise de décision plus efficace, en particulier sur des réseaux plus importants avec de nombreux utilisateurs et facteurs. La reconnaissance vocale, l’apprentissage, la planification et la résolution de problèmes sont quelques-unes des tâches fondamentales pour lesquelles les ordinateurs dotés d’IA sont aujourd’hui créés.
L’IA et les soins de santé
L’IA transforme déjà le secteur des soins de santé dans la découverte de médicaments, où elle est utilisée pour évaluer les combinaisons de substances et de procédures qui amélioreront la santé humaine et contrecarreront les pandémies. L’IA a joué un rôle crucial en aidant le personnel médical à faire face à l’épidémie de Covid-19 et à mettre au point les vaccins.
L’analyse prédictive est l’une des applications les plus fascinantes de l’IA dans le domaine de la santé. Pour prévoir les résultats futurs en fonction de l’état de santé ou des symptômes actuels d’un patient, l’analyse prédictive s’appuie sur les données antérieures relatives à ses maladies et à ses traitements. Cela permet aux médecins de choisir le meilleur plan d’action pour traiter les personnes malades. L’équipe DeepMind AI de Google a récemment mis au point des ordinateurs capables de prévoir de nombreuses configurations de protéines, ce qui est très avantageux pour la science et la recherche médicale.
L’IA progressera dans la prédiction des résultats de santé, dans l’offre de plans de soins individualisés et même dans le traitement des maladies au fur et à mesure de leur développement. Grâce à cette puissance, les professionnels de la santé pourront traiter les patients plus efficacement à domicile, dans des structures caritatives ou religieuses, et au bureau.
L’IA et la cybersécurité
Dans le domaine de la cybersécurité, l’IA peut permettre de reconnaître et de détecter plus rapidement les menaces en ligne. L’utilisation d’identifiants anormaux ou malveillants, les attaques par force brute, les mouvements de données inhabituels et l’exfiltration de données par exemple, peuvent aujourd’hui être détectés en temps réel par des logiciels et des plateformes alimentés par l’IA et mis au point par des entreprises de cybersécurité. Pour ce faire, elles analysent les données et les fichiers. Cela permet aux entreprises d’établir des statistiques et de se prémunir contre les anomalies avant qu’elles ne soient signalées et corrigées.
Pour aider les professionnels de la cybersécurité, l’IA améliore également les technologies de surveillance des réseaux et de détection des menaces en réduisant le bruit, en émettant des alertes prioritaires, en utilisant des données contextuelles étayées par des preuves et en recourant à une analyse automatisée basée sur des indices de corrélation provenant de rapports de renseignement sur les cybermenaces.
L’automatisation est sans aucun doute importante dans le monde de la cybersécurité. « Il y a trop de choses qui se produisent – trop de données, trop d’attaquants – que sans ces capacités automatisées que vous obtenez avec l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, vous n’avez aucune chance de pouvoir vous défendre », a déclaré Art Coviello, partenaire chez Rally Ventures et ancien président du conseil d’administration de RSA Security.
Bien que l’IA et l’apprentissage automatique puissent être des outils utiles pour la cyberdéfense, ils peuvent également présenter des inconvénients. Les acteurs de la menace peuvent également les utiliser pour détecter les anomalies et améliorer plus rapidement les capacités de cyberdéfense. L’IA et l’intelligence artificielle sont déjà utilisées par des gouvernements malveillants et des cybercriminels pour identifier et exploiter les menaces dans des modèles de détection des menaces. Pour ce faire, ils emploient diverses techniques. Leurs méthodes préférées impliquent souvent des attaques d’hameçonnage automatisées par imitation humaine et des logiciels malveillants qui s’auto-modifient pour tromper ou même vaincre les systèmes et les programmes de cyberdéfense.
Les cybercriminels attaquent et enquêtent déjà sur les réseaux de leurs victimes en utilisant des capacités d’IA et de ML (machine learning). Les plus exposés sont les petites entreprises et les établissements de soins de santé qui ne peuvent pas se permettre d’engager des dépenses importantes dans le développement défensif de technologies de cybersécurité telles que l’IA. L’extorsion par ransomware par des cyberattaquants qui exigent un paiement en cryptomonnaie constitue une menace potentiellement persistante et en développement.
Les communications et l’expérience client (CX)
L’IA modifie également la façon dont notre société communique. Les entreprises utilisent déjà l’automatisation des processus robotiques (RPA), un type d’intelligence artificielle, pour automatiser des tâches plus routinières. En utilisant la technologie pour les tâches manuelles et chronophages, la RPA améliore les opérations de service et libère le talent humain pour des problèmes plus complexes. Elle est évolutive et s’adapte aux exigences de performance. Dans le secteur privé, la RPA est fréquemment utilisée dans la relation client, l’inscription et la facturation, le traitement des réclamations et le codage, entre autres applications.
Les chatbots, les assistants vocaux et les autres applications de messagerie qui utilisent l’IA conversationnelle aident une variété de secteurs en automatisant complètement le service à la clientèle et en fournissant une assistance 24 heures sur 24. L’IA conversationnelle a progressé et introduit de nouvelles formes de communication humaine grâce aux expressions faciales et à la connaissance du contexte au fil des jours. Son utilisation est déjà très répandue dans les secteurs de la santé, de la vente au détail et des voyages.
Un large éventail de secteurs d’activité a utilisé les technologies de l’IA pour produire des articles d’actualité, des messages sur les médias sociaux, des documents juridiques et des rapports bancaires, tant dans les médias traditionnels que sur les médias sociaux. Le potentiel de l’IA et ses corrélations semblables à celles de l’homme, en particulier lorsqu’elles s’expriment dans l’analyse textuelle, ont récemment été mis en lumière grâce au chatbot conversationnel ChatGPT. Un autre programme OpenAI appelé DALL-E a démontré sa capacité à générer des graphiques à partir d’instructions simples. Les deux systèmes d’IA y parviennent en synthétisant les données après avoir imité la parole et le langage humains.
L’IA et notre avenir
Nous devons prendre en compte toutes les préoccupations éthiques potentielles liées à l’intelligence artificielle dans le futur. Nous devons réfléchir à ce qui pourrait se produire si nous utilisions cette technologie et à qui la superviserait.
La partialité des algorithmes est un problème grave. Il a été démontré à maintes reprises. Un projet récent du MIT a examiné plusieurs approches de programmation informatique pour trouver des points de vue. Les chercheurs ont découvert que de nombreux programmes comportaient des biais nuisibles. Nous devons tenir compte des biais lorsque nous travaillons avec des variables humaines dans la programmation. La technologie est faite par des humains, et les humains ont des préjugés et font des erreurs.
C’est ainsi que la technologie peut être mauvaise. Le contrôle humain du développement et de l’application de la technologie est un atout. Nous devons veiller à ce que les personnes qui écrivent le code et les algorithmes soient aussi diversifiées que possible. La technologie sera plus équilibrée si un contrôle responsable est exercé sur la saisie des données et les réponses.
Comprendre la nature contextuelle de l’IA est un autre problème. Les algorithmes programmés n’affichent que des X et des O. Ils ne décrivent pas les interactions ou les comportements entre les personnes. À l’avenir, l’interactivité et le comportement pourront être encodés dans le logiciel, mais ce temps n’est pas encore venu.
Le véritable espoir est que nous soyons capables de guider ces incroyables technologies que nous créons dans la bonne direction, pour le bien. Si nous les utilisons correctement, chacune d’entre elles a des applications qui pourraient aider notre civilisation. Cela doit être fait par l’ensemble de la communauté mondiale. Pour garder le contrôle, nous avons besoin de recherche collective, d’éthique, de stratégies transparentes et d’incitations industrielles appropriées pour maintenir l’IA sur la bonne voie.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Chuck Brooks
<<< À lire également : De Google à Nvidia, les géants de la technologie font appel à la Red Team pour casser leurs modèles d’IA >>>
KABDEL MEDIA
