Quand je pense à l’édition 2021 de Roland-Garros, la première chose qui me vient à l’esprit est le fait de marcher avec le trophée sur la scène et puis de le soulever. Je pense que c’est sans aucun doute l’une des meilleures sensations de ma carrière. C’était une surprise pour tout le monde mais surtout pour la République tchèque. Même pour moi je pense, pour mon coach, pour ma famille. Cela étant dit, quelque part en moi, j’ai toujours eu le sentiment que si je gagnais en double et en double mixte, pourquoi je ne serais pas capable de le faire aussi en simple ? Parce que je sentais que mon jeu pouvait me le permettre.

Cette victoire n’a pas vraiment changé grand-chose à ma vie de joueuse au quotidien. Mais en mon for intérieur, j’ai ressenti que j’avais réussi ce que j’espérais pouvoir atteindre, mais sans vraiment trop y croire en fait. Il y avait beaucoup d’émotions contraires qui se bousculaient en moi, des hauts et des bas, et je peux dire que je n’étais certainement pas préparée à gagner ce titre.

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Mais je suis si heureuse de l’avoir fait, et je pense que depuis, je suis devenue une bien meilleure joueuse de tennis. J’ai l’impression que ça m’a montré que j’étais capable en fait de jouer au plus haut niveau, que je devais continuer, continuer à m’entraîner et à travailler dur, et que d’autres bonnes choses pouvaient arriver.

J’aimerais savoir ce que Novotna aurait pensé en me voyant avec le trophée

Jana Novotna (ancienne numéro 2 mondiale tchèque et championne de Wimbledon qui est morte en 2017, NDLR) était ma grande source d’inspiration quand j’ai gagné Roland-Garros, et c’est toujours la personne que j’admire le plus. J’aimerais vraiment savoir ce qu’elle m’aurait dit si elle m’avait vu soulever le trophée, et ce qu’elle me dirait maintenant, après tout ce que j’ai accompli et avoir été si haut et si loin dans les tournois. Ce serait vraiment sympa d’entendre ce qu’elle pense.

Honnêtement, si vous voulez bien faire dans le tennis ou dans un autre domaine quel qu’il soit, vous avez toujours des attentes pour ainsi dire. Et nous nous mettons toujours un peu de pression parce qu’on veut bien faire et continuer à bien jouer dans tous les tournois. C’est pour ça que c’était si douloureux de perdre dès le premier tour l’an passé en tant que tenante du titre. Après trois mois loin des courts à cause d’une blessure au coude, jouer mon tournoi de reprise en Grand Chelem et avec un titre à défendre en plus, c’était une tâche difficile.

Je me sentais vraiment préparée pourtant, et je pense que je jouais plutôt bien en fait. Mais ensuite, j’ai perdu le match, et dès le milieu du second set, j’ai juste perdu mon énergie et le reste… et je ne savais pas pourquoi. En conférence de presse, j’étais vraiment triste et juste super déçue. Et le jour suivant, j’ai découvert que j’avais le Covid-19. Donc pour moi, après la victoire de 2021, Roland-Garros 2022 s’est vraiment mal passé. Mais c’est le sport, c’est la vie. Et je pense vraiment que j’ai beaucoup appris de ça.

La chose la plus importante, c’est de rester en bonne santé. Et quand c’est le cas, je suis capable de jouer du bon tennis à nouveau. Beaucoup de choses dans ma carrière doivent venir de moi, dépendent de moi. Donc il faut vraiment que je sois forte et que je croie en moi. Et puis, j’ai des gens bien qui m’accompagnent. Mon coach, mon préparateur physique, mon psy, quelques amis assurément et surtout, ce qui est le plus important, ma famille, mes frères. Ils me soutiennent vraiment, regardent tous mes matches et viennent même parfois me voir en tournoi.

A Miami cette saison, j’ai dit que c’était bien d’avoir des joueuses comme Iga Swiatek, Elena Rybakina et Aryna Sabalenka qui dominent le circuit. Mais je pense aussi que beaucoup d’autres joueuses sont vraiment solides et qu’elles essaient de leur rendre la vie difficile. Et je crois en faire partie.

Il y a d’autres très bonnes joueuses qui me devancent au classement (elle est 13e mondiale cette semaine, NDLR) et qui essaient de réussir. Mais en début de saison, je jouais vraiment bien, j’ai gagné à Dubaï et je me suis sentie oubliée en quelque sorte. Elles sont si fortes, c’est vrai, mais tout tournait autour d’elles. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi on ne parlait pas des autres. Pourquoi se concentrer seulement sur trois noms, et pas sur d’autres qui jouent bien, sont vraiment constantes et ont de bons résultats ? Les autres n’étaient mentionnées nulle part.

Je ne dis pas ça juste que parce que je veux attirer plus l’attention. J’avais juste envie de dire « eh les gars, je suis là ! », j’ai vraiment bien joué à Dubaï, j’ai battu ces grandes joueuses, les trois meilleures du monde (Sabalenka, Jessica Pegula et Swiatek respectivement en quart, demie et finale, NDLR), donc pourquoi personne n’en parle ?

Je crois que je peux aller chercher un autre titre majeur

Je ne suis pas vraiment une personne qui aime se fixer des objectifs, parce que si je le fais, ensuite en général ça rajoute de la pression, et je m’en mets moi-même encore plus. Je ne pense pas que ça m’aide. Donc je n’ai pas vraiment d’objectifs. J’aimerais juste bien jouer. Et dans chaque tournoi où je suis engagée, j’y vais pour bien jouer sans aucun doute. Je veux aller aussi loin que possible, mais ce n’est pas toujours possible. C’est mon état d’esprit.

Toutes les joueuses sont si régulières : parfois l’une gagne, une autre fois, une autre est couronnée. Parce que le niveau général est vraiment haut, et nous sommes très proches les unes des autres dans le Top 20. Je crois que je peux bien faire à nouveau et aller chercher un autre titre majeur. Mais quand vous dites « je vais gagner un autre titre », généralement, ça n’arrive pas. Je vais juste essayer de jouer mon meilleur tennis. Et si ça vient, ça vient.

En ce qui concerne le Roland-Garros à venir, je peux seulement dire que je me sens vraiment bien sur terre battue. Il y a deux ans, c’était super. L’an dernier, je n’ai presque pas joué du printemps. Et cette année, j’ai l’impression d’avoir vraiment changé et d’être devenue une personne et une joueuse différentes. Il faut en fait que je trouve de nouvelles manières d’utiliser mes armes sur terre à nouveau, parce qu’il y a deux ans, je n’utilisais que le slice et je faisais juste tourner la balle, et mon tennis n’est plus le même.

Il y a trois ans, je jouais des tournois ITF et je n’arrivais pas à intégrer le Top 100. Et voilà où j’en suis maintenant, avec tous ces succès. Donc restons humbles, continuons à nous entraîner et à prendre du plaisir. Après tout, je veux juste qu’on se souvienne que j’ai été une très bonne joueuse de tennis.

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