La Suède reproche à la Russie de s’en prendre à ses satellites depuis son adhésion à l’OTAN en mars 2024. Par le passé, Moscou avait mis en garde Stockholm sur cette perspective.
Des réseaux satellitaires rencontrent de curieuses interférences, cela peu de temps après l’adhésion de la Suède à l’OTAN. Telle est l’observation faite par Stockholm depuis le mois de mars 2024. Une date loin d’être anodine : c’est le 7 mars dernier que le pays nordique a officiellement rejoint la principale alliance militaire occidentale.
Pour les autorités scandinaves, il n’y a guère de doute : ces perturbations sont orchestrées par et depuis la Russie. L’affaire, remontée par Bloomberg le 20 juin, aurait démarré quelques jours à peine après l’entrée de la Suède dans l’OTAN. La Crimée, territoire ukrainien annexé par la Russie en 2014, serait l’un des points d’origine de ces désagréments.
Ces nuisances se poursuivent de toute évidence. Il a été rapporté une lettre du régulateur des télécoms suédois, datée du 4 juin. Celle-ci invite l’Union internationale des télécommunications, et plus particulièrement son comité du règlement des radiocommunications, à se pencher sur le problème. L’UIT est une agence des Nations unies.
D’après Bloomberg, la missive n’avait pas été rendue publique jusqu’alors. Le 10 juin, toutefois, la délégation permanente de l’Union européenne à l’ONU a publié une prise de position dans laquelle ce sujet est abordé. Si Moscou n’est pas directement pointé du doigt, l’attitude du Kremlin depuis la guerre en Ukraine est dénoncée.
Sur les perturbations, « plusieurs États membres de l’UIT ont récemment subi des interférences nuisibles affectant les signaux satellitaires, y compris le GPS. Ces interférences ont notamment mis en péril le contrôle du trafic aérien et ont affecté les chaînes de télévision pour enfants en diffusant des images violentes de la guerre », est-il annoncé.
Du côté de la Russie, on affirme ne rien savoir de tout ça. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il n’était pas au courant de cette affaire.
La Russie a promis des représailles
Malgré ces dénégations, l’hypothèse d’une action de représailles de la part de la Russie reste hautement vraisemblable. Rompant avec deux cents ans de neutralité, la Suède a rejoint l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, que Moscou voit d’un mauvais œil. Depuis l’invasion de l’Ukraine, en 2022, la Finlande a aussi rejoint l’OTAN.
La Russie considère l’OTAN comme une menace militaire, là où l’alliance occidentale se définit comme une organisation défensive. La guerre lancée par Moscou contre Kiev a toutefois convaincu les deux pays nordiques de bénéficier d’une protection collective, étant donné l’attitude de la Russie à l’égard de son voisinage immédiat.
En avril 2022, quelques mois après le début de la guerre, La Russie mettait en garde la Suède et la Finlande contre une adhésion à l’OTAN. L’ex-président russe, Dmitri Medvedev, désormais vice-président du Conseil de sécurité, avait évoqué des conséquences « hautement indésirables » en cas de ralliement à l’organisation.
Ces brouillages pourraient donc en faire partie, comme l’intrusion d’avions de chasse dans l’espace aérien de la Finlande ou de la Suède. Précédemment, il a également été rapporté des brouillages de GPS, notamment en Pologne, et d’autres cas de perturbations des signaux satellitaires, notamment pour la navigation.
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