Après le magnifique numéro de Tadej Pogacar dans le final jeudi alors que c’est l’équipe Jumbo-Visma qui avait tenté pendant toute l’étape de décramponner le Slovène, Marc Madiot ne comprenait pas comment l’équipe de Jonas Vingegaard avait pu commettre une telle erreur, à moins d’avoir pris le double vainqueur du Tour pour « un manche à balai ».
Des erreurs de stratégie, Marc Madiot en a vues à la pelle au cours de sa carrière, que ce soit lorsqu’il était encore coureur ou depuis qu’il a coiffé la casquette de directeur sportif. Toutefois, jeudi, après la victoire de Tadej Pogacar, venu frapper fort comme l’avait fait la veille à ses dépens son grand rival Jonas Vingegaard, l’emblématique manager de l’équipe Groupama-FDJ avait beaucoup de mal à comprendre comment Jumbo-Visma et son leader Danois avaient pu penser qu’ils parviendraient à mettre KO le Slovène en adoptant ce plan de bataille assurément bâti lors du briefing matinal. Pour Madiot, interrogé après cette 6eme étape par nos confrères de cyclismactu, l’armada néerlandaise ne pouvait pas dresser plus beau tapis rouge au double vainqueur du Tour qu’en le prenant à ce point pour « un manche à balai ». « Je ne m’explique pas la stratégie de Jumbo-Visma.
Moi, j’ai été éduqué à l’ancienne, notamment chez (Cyrille) Guimard. Quand on roule devant, on ne roule pas derrière et quand on roule derrière, on ne roule pas devant. Ils ont bien facilité la vie à Tadej Pogacar. Ils ont roulé avec Pogacar dans la roue. Vingegaard a roulé avec Pogacar dans la roue dans le Tourmalet, et il a remis ça ici. L’autre lui en a mis une. C’est un beau cas pour les écoles de cyclisme, j’ai du mal à comprendre qu’à ce haut niveau de compétition… J’ai bien compris ce qu’ils espéraient : ils voulaient le mettre dans le rouge et le faire exploser définitivement aujourd’hui, mais Pogacar, ce n’est quand même pas un manche à balai. Ils ont joué avec le feu et ils se sont un peu brûlés quand même », analysait l’homme fort de l’ex-FDJ, rappelant par ailleurs à ceux qui ne l’auraient pas compris qu’ »il y a deux courses » dans ce Tour de France.
Madiot : « On est plutôt pas trop mal »
« Pas besoin d’avoir fait Saint-Cyr pour le savoir. Il y a deux courses, une course avec deux extraterrestres et le reste du peloton ». David Gaudu n’est pas concerné par cette course. Il n’empêche que le Breton, 13eme jeudi de ce deuxième rendez-vous pyrénéen, est le premier Français au général, où il occupe désormais la 7eme place, à 4’02” de Vingegaard (NDLR : Thibaut Pinot est, lui, 18eme, à 7’16” du Danois). Alors même si Gaudu regrettait après-coup d’avoir « explosé d’un coup à 2,5 bornes du sommet », son « DS », lui, était plutôt satisfait de la copie rendue par son jeune leader jusqu’à maintenant dans cette Grande Boucle. « C’est serré, on est là, le Tour ne fait que commencer. Il a à peine commencé On est plutôt pas trop mal. Nous verrons jour après jour. Prochain rendez-vous : le Puy-de-Dôme. » D’ici là, peut-être que Jumbo-Visma aura appris de son erreur de jeudi.
KABDEL MEDIA
