La réallocation d’actifs concerne tous les types de placements. Ainsi, Sonia Benjamin, d’Arkéa résume en synthèse : « Compte tenu de l’évolution récente des marchés, nous réduisons les positions sur les actions cycliques (risque de compression des marges bénéficiaires) et les supports immobiliers (impact de la hausse des taux sur les valorisations) et revenons vers des allocations plus prudentes en investissant sur des produits de taux (comptes à terme, monétaires, obligataires…) et des actions de secteurs défensifs comme la santé ou les infrastructures. »
L’immobilier en question
« Pour viser davantage de rendements, les investisseurs doivent aussi regarder des segments plus porteurs, notamment en diversifiant en produits alternatifs dans le secteur non coté avec la dette privée et le private equity qui sont à l’écart de l’exubérance du quotidien des marchés, et qui sont des placements en général sous-représentés dans les portefeuilles de clients. Enfin, il est intéressant de s’intéresser aux pays émergents dont ceux de l’Asie qui ne sont plus sous tension inflationniste », analyse Xavier Baraton d’HSBC AM.
La forte volatilité des marchés d’actions pousse aussi les investisseurs à un regain d’intérêt vers les produits structurés qui permettent des garanties partielles ou totale en capital avec des coupons significatifs. « Les produits structurés représentent une bonne solution à court terme. Il faut cependant les considérer avec attention et se faire aider par des professionnels », analyse Julien Magitteri de Côme. L’immobilier reste intéressant pour diversifier les actifs même s’il connait aujourd’hui une phase compliquée avec, d’un côté, des vendeurs qui ont du mal à vendre à des prix plus bas qu’il y a quelques mois dans le contexte inflationniste et, de l’autre, de potentiels acheteurs qui préfèrent attendre une baisse des prix avant d’investir et éprouvent plus de difficultés de crédit du fait de la remontée des taux. « Un positionnement d’investissement “value-added” paraît un bon compromis en attendant que le marché reprenne une activité plus normale », résume Souleymane-Jean Galadima d’Alphacap.
« Lorsque les deals sont bons, ils sont souvent préemptés par de grands investisseurs. En matière d’investissement, ce ne sont pas tant les plus gros qui mangent les plus petits que les plus rapides qui mangent les plus lents », conclut Julien Magitteri de Côme.
KABDEL MEDIA