Roland-Garros 2023 – Simple messieurs – Les favoris : Holger Rune, une ambition sans limites

Holger Rune

Pays : Danemark
Age : 20 ans
Classement : 6e
Classement Race : 6e
Bilan 2023 : 27 victoires, 10 défaites

Sa saison sur terre
Monte-Carlo (Avril, Masters 1000) : Finale
Munich (Avril, ATP 250) : Victoire
Madrid (Mai, Masters 1000) : 16e de finale
Rome (Mai, Masters 1000) : Finale

Roland-Garros et lui

Un mois après avoir soufflé ses 20 bougies, Holger Rune participera pour la deuxième fois de sa carrière à Roland-Garros. Son histoire avec le Grand Chelem parisien ne fait donc que commencer, mais il s’est lancé sous les meilleurs auspices. A l’image de ses compères Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, il s’est invité en quart de finale à 19 ans à peine en 2022 et il l’a fait avec la manière en s’offrant le scalp de Stefanos Tsitsipas, alors finaliste sortant et 4e mondial. A l’époque, il n’était encore « que » 40e pourtant à l’ATP, c’est dire si la terre de la Porte d’Auteuil semble l’inspirer.

Qu’attendre de lui à Paris ?

Beaucoup. Holger Rune est un jeune loup aux dents plus acérées que jamais. Avec Alcaraz, le Danois est le joueur qui se détache le plus par ses performances marquantes lors de ce printemps sur ocre. Avec trois finales en quatre tournois dont deux en Masters 1000 à Monte-Carlo et Rome, il s’est imposé par sa régularité dans l’excellence semaine après semaine. Sa seule défaite précoce à Madrid au tie-break final contre Alejandro Davidovich Fokina est d’ailleurs à relativiser tant les conditions d’altitude sont différentes de Paris dans la Caja Magica.

Déjà ultra-complet et intelligent tactiquement, Rune a tous les atouts pour briller à Roland-Garros et faire mieux que son quart de finale de l’an passé. Il sait être solide à l’échange, patient, arrondir les trajectoires s’il le faut, mais aussi brutalement changer de rythme des deux côtés. Le protégé de Patrick Mouratoglou est aussi inspiré dans le petit jeu, notamment sur les amorties.

Sa progression continue ces derniers mois fait même de lui un sérieux outsider à la victoire finale, même s’il manque de références en Grand Chelem. S’il n’est pas le favori comme il l’a rappelé lui-même à Rome, le placer en tête de deuxième chapeau ne serait pas exagéré.

A surveiller

. Sa gestion de la pression. Holger Rune a un caractère de champion, cela ne fait aucun doute. Mais à mesure qu’il monte dans la hiérarchie, son statut pèse de plus en plus lourd sur ses épaules. Lors de ses deux finales à Monte-Carlo et Rome, il n’a pas joué totalement libéré, avouant attendre un peu trop de lui-même. Le Danois apprend toujours, même s’il apprend vite.

. Sa constance sur cinq sets. S’il a donc atteint les quarts à Roland l’an dernier, Rune ne compte que six grands tableaux de Grand Chelem à son actif. Et il a disputé deux matches en cinq sets à ce niveau pour… deux défaites à chaque fois à l’Open d’Australie. Après un 1er tour perdu contre Soonwoo Kwon en 2022, il a aussi cédé en début de saison contre Andrey Rublev malgré des balles de match au super tie-break du 5e set. Il ne maîtrise donc pas encore totalement ce format long.

La stat à avoir en tête

Holger Rune aime les grands matches contre les cadors. Sur 9 duels contre des membres du Top 5, il en a remporté 7, consécutivement d’ailleurs, avant que Daniil Medvedev ne mette fin à sa folle série en finale à Rome.

Il n’en reste pas moins que son pourcentage de réussite contre cette élite est exceptionnel (77,8 %) et bien supérieur à celui des trois monstres à leurs débuts. Après 9 matches contre des joueurs du Top 5, Rafael Nadal (5-4, soit 55,6 % victoires) et Roger Federer (4-5, soit 44,4 %) présentaient un bilan plus ou moins à l’équilibre, tandis que Novak Djokovic (1-8) n’avait réussi à triompher qu’une fois (11,1 %). Le Serbe avait dû toutefois affronter quatre fois le Suisse et trois fois l’Espagnol qui dominaient déjà le circuit à l’époque.

A noter que Carlos Alcaraz fait aussi moins bien que Rune avec 5 victoires pour 4 défaites, comme son glorieux compatriote majorquin.