Comment gérez-vous cela ?
S.B. : Chaque cavalière a son propre caractère. Avant de monter un spectacle, je demande à chacune ce qu’elle aimerait faire l’année prochaine avec son cheval : monter en amazone, en liberté sans liens physiques… Si elle fait ce qu’elle aime, elle dégagera une énergie qui sera profitable au spectacle. C’est un travail en amont où l’on échange beaucoup pour faire progresser la cavalière, mais également son cheval.
Comment obtenez-vous cette progression avec les chevaux ?
S.B. : Nous sommes beaucoup moins exigeants avec les chevaux qu’avec les humains. Là où un metteur en scène peut demander à des danseurs de répéter des heures, c’est impossible avec les chevaux : une répétition ne dure pas plus d’un quart d’heure. L’entraînement des chevaux se fait tout au long de l’année, en les sollicitant constamment, mais sur de très courtes durées. C’est ainsi qu’ils apprennent le mieux et qu’ils tiennent. C’est une question de bien-être animal. Dernièrement, avec un jeune cheval extrêmement craintif, on a fait venir un chuchoteur pour nous aider. On est toujours en train d’apprendre et c’est ce qui fait l’intérêt de ce métier. Mais ce qu’il faut retenir, c’est l’importance de définir un petit objectif avec l’animal à atteindre chaque jour.
Parallèlement, vous trouvez le temps d’inventer de nouveaux spectacles équestres.
S.B. : Un spectacle prend environ une année de travail. Nous travaillons toujours avec les mêmes personnes depuis vingt ans, c’est une équipe très familiale, avec ma sœur Virginie qui est la metteuse en scène. Elle a un immense talent. Nos événements artistiques marient en général l’élégance de la haute école équestre à d’autres formes d’expression artistique comme l’acrobatie ou la danse. Tout cela, avec une dimension poétique et historique qui nous est chère.
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