La Grande Boucle s’élance cette année du Pays basque avec une première étape directement rythmée. Si les favoris attendent les Pyrénées mais surtout les Alpes pour se détacher, ce Tour de France 2023 compte de nombreux coureurs capables d’aller chercher un podium à Paris.
Mais pour le maillot jaune, le duel annoncé entre Jonas Vingegaard, vainqueur l’an passé, et Tadej Pogacar, qui a triomphé en 2020 et 2021, promet d’être intense.
Vingegaard, la force tranquille
Pour le Danois, la pression sera décuplée avec son titre à conserver et un nouveau statut à digérer. Il ne pourra pas compter sur un lieutenant de poids, à savoir Primoz Roglic, qui ne participera pas à ce Tour après sa victoire au Giro il y a quelques semaines. Mais la Jumbo-Visma sera encore une fois bien armée pour permettre à son jeune leader d’aller chercher un doublé, avec notamment Wout van Aert, Sepp Kuss et le Français Christophe Laporte. Vingegaard a déjà quelques succès à son compte cette année avec le Dauphiné, le Tour du Pays basque et le Gran Camiño.
Le Danois était en tout cas serein à l’approche du Tour après son succès sur le Critérium du Dauphiné. « Il faut demander à mes adversaires s’ils prennent ça comme un message ou pas. Je me concentre sur moi, sur le fait d’essayer d’être au départ au plus haut niveau possible. La confiance ? Gagner un Tour te donne toujours un surplus de confiance, mais je croyais déjà beaucoup en moi l’an dernier à la même époque, et c’est toujours le cas », confiait-il à L’Équipe.
Pogacar, un poignet à surveiller
Le Slovène a démarré 2023 sur les chapeaux de roue : victoires à Paris-Nice, au Tour des Flandres, au Tour d’Andalousie, à l’Amstel Gold Race ou encore à la Flèche wallone. Un rythme effrené pour un coureur en quête de revanche après sa deuxième place sur le Tour 2022. Mais dans sa planification, il a été interrompu brutalement avec une fracture du poignet gauche lors de Liège-Bastonne-Liège le 23 avril dernier.
Un véritable contre-la-montre s’est alors engagé pour le coureur de 24 ans, qui a tout mis en œuvre pour revenir le plus tôt possible. « Au départ, j’étais censé observer six semaines de repos sans vélo, mais j’ai harcelé tout le monde pour reprendre plus tôt, en étant très prudent évidemment […] J’espère être à 100 % sur le Tour, peut-être pas au niveau du poignet, mais au niveau des jambes. On n’a pas besoin du poignet pour pédaler. » La motivation semble intacte pour Pogacar, en quête d’un troisième succès en France. Il pourrait ainsi rejoindre Louison Bobet, Greg LeMond et Philippe Thys au palmarès.
Carapaz, Mas, O’Connor… le bal des prétendants
Derrière le duel tant attendu, d’autres coureurs espèrent se faire une place au sommet durant cette 110e édition du Tour de France. On pense notamment à Richard Carapaz, l’Équatorien, qui avait terminé à la troisième place en 2021. Le Sud-Américain apprécie les courses à rallonge et ses performances fiables sur le Giro (vainqueur en 2019) et la Vuelat (deuxième en 2020) le prouvent.
Les Australiens ont aussi leur mot à dire avec Ben O’Connor, surprenant quatrième il y a deux ans. Le coureur d’AG2R a envie de rebondir après son décevant Tour en 2022. Son compatriote Jai Hindley va, lui, découvrir pour la première fois les routes de la Grande Boucle. Celui qui avait triomphé au Giro l’an passé va devoir cravacher, après un début de saison plus que mitigé.
Au niveau des équipes, la Movistar sera à surveiller de près. Avec notamment un Enric Mas en leader qui vise un premier podium sur le Tour après ses premières tentatives infructueuses. L’Espagnol aura notamment à cœur d’effacer sa déception de l’an passé, lui qui avait dû abandonner après un test positif au Covid. Dans la même formation, on regardera de près les performances de Matteo Jorgenson. L’Américain est l’une des étoiles montantes du cyclisme et voudra confirmer son ascension dans le sillage de son leader.
Et les Français dans tout ça ?
Pour les Bleus, la formation FDJ risque bien d’agiter le peloton avec un David Gaudu toujours bien placé. Le leader de l’équipe dirigée par Marc Madiot a vécu un début de saison contrasté avec une deuxième place à Paris-Nice mais une performance décevante lors du Dauphiné. Il sera cependant bien épaulé avec Thibaut Pinot qui va vivre son dernier Tour, avant de prendre sa retraite, et le tout récent champion de France Valentin Madouas, qui a livré un magnifique numéro à Cassel.
À LIRE AUSSILance Armstrong, jusqu’au bout du déniEnfin trois autres coureurs tricolores espèrent toujours bien figurer dans ce Tour avec l’expérimenté Romain Bardet, qui a déjà décroché six top 10 dans sa carrière. À 32 ans, il vise de nouveau un podium. « Je vais garder la même approche que l’an dernier, en prenant la course au jour le jour et en n’hésitant pas à s’engager pleinement sur certaines étapes, et même assez tôt dans la course. Je veux vivre un Tour intense et être un vrai acteur. » Guillaume Martin, de son côté, a l’intention de bien figurer, lui qui n’a pas cessé de progresser avec une huitième place l’an passé. Enfin, Julian Alaphilippe est de retour après sa grave blessure en 2022. Le puncheur aura à cœur d’animer l’épreuve, et d’aller chercher quelques victoires d’étapes.
KABDEL MEDIA