Tournoi des 6 Nations : XV de France : A quoi joue le staff français avec Emmanuel Meafou ?

Après la fièvre du samedi soir, ce fut la surprise du dimanche. Au lendemain de la victoire extraordinaire des Bleus à Twickenham, un autre événement, plus petit celui-ci, a clos le week-end du XV de France : l’appel pour l’ultime semaine d’entraînement dans le Tournoi d’Emmanuel Meafou, le colossal deuxième ligne du Stade toulousain (140 kilos, 2,03m), dans le groupe des 42 joueurs du début de semaine.

L’affaire Fakatava, un petit espoir

Une lueur d’espoir existe cependant pour le globe-trotter australien, né en Nouvelle-Zélande de parents samoans, d’arborer le coq sur le pectoral gauche plus tôt que prévu. Elle repose sur le sort de Folau Fakatava, qui a été sélectionnable avec la Nouvelle-Zélande pendant près d’un an, avant que la modification du règlement en 2022 ne lui retire ce droit, du fait de l’allongement de la durée nécessaire de résidence.

La Fédération néo-zélandaise a donc lancé une procédure auprès de World Rugby pour pouvoir intégrer le joueur à sa sélection, faisant valoir le fait qu’un joueur qui a été sélectionnable un temps le reste, malgré le changement de règlement. Une requête à laquelle a répondu favorablement World Rugby en mai dernier.

Le patron de l’association des joueurs de rugby néo-zélandais, Rob Nichols, avait ainsi commenté ce cas particulier avant le verdict : « Cela ne concerne pas que Folau (Fakatava). C’est une anomalie créée par la modification des règles. Cela a été souligné, maintenant c’est du ressort de World Rugby de décider s’il la répare ou non. C’est très simple : il suffit de dire qu’une fois que vous avez été sélectionnable, vous le restez tant que vous restez résident. »

Comme Emmanuel Meafou habite en France depuis fin 2018, il a été sélectionnable quelques semaines à la fin de l’année 2021, après avoir accompli ses trois années sur le sol français, et avant que le nouveau règlement n’entre en vigueur. De quoi espérer une sélection pour la Coupe du monde, au prix d’une décision extraordinaire de World Rugby ? A ce stade, rien n’est moins sûr, et aucune procédure ne semble avoir été lancée par la FFR à l’heure actuelle.

Qui avec Flament samedi ?

En attendant, la possibilité de le voir choisir une autre sélection paraît nulle. Meafou a tourné le dos à l’Australie d’Eddie Jones cet hiver, et il a déjà fait part de son envie de jouer pour la France. Cet appel inattendu, alors qu’il n’est pas encore « éligible », constitue pour Galthié une manière de mobiliser précocement le joueur, et de lui signifier sa confiance pour les années à venir.

Sauf qu’il reste un match à disputer face au pays de Galles dans ce Tournoi, et que Paul Willemse a déclaré forfait ce lundi. On aurait évidemment compris cet appel, si Meafou avait été sélectionnable. Il est très performant en club, jeune, et présente idéalement pour suppléer le Montpelliérain au poste de numéro 5 : c’est un colosse très mobile et qui pèse énormément sur les défenses. La perspective de son association avec Thibaud Flament, son partenaire à l’attelage à Toulouse qui crève l’écran en sélection, joue aussi pour lui.

En attendant, dans l’immédiat, qui sera aligné au côté de Flament samedi au Stade de France ? Romain Taofifenua, le troisième dans la hiérarchie bleue en deuxième ligne ? Le Rochelais Thomas Lavault, lui aussi présent dans les 14 rappelés ce week-end, mais qui ne facture que deux sélections en équipe de France ? Charles Ollivon, que Galthié avait projeté d’installer à ce poste en cas de problème à Twickenham ? Les entraînements des Bleus cette semaine décideront parmi tous les postulants. Avant que, tôt ou tard, Emmanuel Meafou ne devienne un joueur du XV de France en bonne et due forme.