Le XV de France a parfaitement négocié sa dernière rencontre de préparation. A douze jours du coup d’envoi de sa Coupe du monde, les Bleus ont en effet aisément dominé l’Australie (51-15). Pour autant, Antoine Dupont se montrait mesuré à l’issue de la rencontre, assurant ne pas savoir « si les Bleus sont prêts » pour le match d’ouverture face à la Nouvelle-Zélande. Une rencontre déjà dans toutes les têtes.
« On a déjà évoqué certaines choses, comme la cérémonie d’ouverture qui peuvent changer nos habitudes. On se projette tous, il y a beaucoup d’impatience », a ainsi expliqué le capitaine tricolore. La rencontre face aux Blacks aura une dimension forcément particulière. Car au prestige de l’affiche s’ajoute le poids du match d’ouverture pour le pays hôte, qui plus est quand il fait figure de favori.
En 2007, lors de la précédente Coupe du monde organisée en France, les Bleus, opposés à l’Argentine, étaient d’ailleurs complètement passés au travers. Écrasés par le poids de l’événement, ils n’étaient jamais parvenus à se libérer et s’étaient inclinés face aux Pumas. « A ce moment-là, on n’avait pas pris la dimension psychologique de ce premier match, à domicile, devant le public français, pour le début de ce qui devait être notre Mondial », avait raconté Jérôme Thion à France Bleu.
Ça a ajouté un pression déraisonnée sur ce match
« Il n’y a qu’à voir la couleur de nos visages pendant les hymnes, s’était de son côté souvenu Cédric Heymans. On est plus blancs que les hauts de survêtement que l’on portait. On est transparents même. Ca nous a pris tout d’un coup, ça nous a sauté au visage. Quand le coup d’envoi arrive, c’est chaud. On sent une chape de plomb sur nos épaules. » Les Argentins, qui évoluaient pour la plupart dans l’Hexagone, avaient pu mesurer le poids qui pesait sur les Bleus et le danger qui les guettait. « On sentait depuis plusieurs mois la pression, très importante, trop peut-être, autour de cette équipe. On avait une bonne équipe et on les a pris à la gorge, avait raconté le regretté Federico Martin Aramburu. Très vite, on s’est rendu compte que ce qui devait être un point fort pour eux, l’engouement, est devenu un poids. »
Un événement avait un peu plus fragilisé les Bleus. La lecture de la lettre de Guy Môquet, quelques heures avant la rencontre. « Mourir pour son pays… Ça a ajouté un pression déraisonnée sur ce match. Et on n’a jamais su et pu réagir, a affirmé à ce sujet Imanol Harinordoqui, Jérôme Thionville assurant: « Ça a plombé l’ambiance. » Une erreur dont le staff du XV de France espère bien retenir la leçon.
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